PokerStars mise sur la libéralisation du jeu en ligne


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Encore discret en France, le leader mondial du Poker est bien décidé à rafler la mise dans les jeux sur Internet. «Nous serons leaders du poker en ligne en France», annonce d'emblée au Figaro Alexandre Balkany, directeur général de PokerStars France. Le site est candidat à un agrément pour opérer légalement sur Internet dès que les jeux d'argent y seront officiellement autorisés. Cela n'est plus qu'une question de semaines. Les sénateurs examinent mardi et mercredi le projet de loi libéralisant le marché, dans le but de l'ouvrir pour la Coupe du monde de football en juin.

Site Internet uniquement dédié au poker, PokerStars estime que la loi, malgré la taxation qu'elle impose (2 % des mises), lui permettra de gagner de l'argent. Le patron de la filiale française s'inquiète en revanche de l'obligation faite aux joueurs français de rester entre eux. «C'est unique au monde. Cela risque d'inciter les joueurs à aller sur des sites illégaux, plus attractifs, déplore Alexandre Balkany. L'intérêt d'Internet, c'est justement d'ouvrir les tables de poker au monde entier pour permettre aux joueurs de se qualifier à des tournois mondiaux.»

PokerStars n'a toutefois pas attendu les autorisations légales pour attirer des joueurs français. «Le marché du poker en ligne existe en France depuis plusieurs années, reconnaît Alexandre Balkany. Ses revenus représentent au maximum 300 millions d'euros aujourd'hui, et peut-être plus de 500 millions en 2011. Le gouvernement va réguler un marché qui est déjà ouvert et très bataillé par une dizaine de sites spécialisés. Nous sommes déjà numéro un en France, avec 25 % de parts de marché, devant des sites comme Everest Poker, Winamax ou encore Chilipoker. Nous comptons garder ce leadership malgré l'arrivée de La Française des jeux et du PMU.»

La partie ne sera pas facile. La Française des jeux va en effet lancer une offre commune de poker sur Internet avec Barrière et organiser des tournois dans les casinos du groupe. Chilipoker s'est associé à Free, et Betclic, la coentreprise de Stéphane Courbit et de la Société des Bains de Mer de Monte-Carlo, boucle le rachat d'Everest Poker.

PokerStars, de son côté, compte se lancer «seul» en France, sans partenaire. Pour faire la différence, il table sur ses ambassadeurs, comme Boris Becker et Sébastien Chabal, qui vient de signer pour plusieurs années un contrat de représentant. Celui-ci assistera notamment à la finale de l'European Poker Tour de Monte Carlo en avril, le plus grand tournoi européen, dont PokerStars est sponsor.

40 % du marché mondial

Basé à l'île de Man, PokerStars, fondée en 2001, est contrôlée par la famille de son fondateur israélien, Isai Scheinberg, un ancien d'IBM. En 2006, il avait envisagé d'introduire sa société en Bourse. L'opération ne s'est pas faite, mais, à l'époque, Poker Stars avait été valorisée 3 milliards de dollars. Depuis, la société s'est développée sans acquisition majeure. Elle revendique 40 % du marché mondial, une présence dans 120 pays et plus de 32 millions de membres. Son chiffre d'affaires, tenu secret, dépasserait le milliard de dollars.
«Le PMU et La Française des jeux auront l'avantage considérable de pouvoir investir dans le poker sur Internet des ressources qu'ils gagnent grâce à leurs autres activités, affirme Alexandre Balkany. Ce n'est pas normal, mais les joueurs sauront faire la différence. Le marketing, dans le poker, ça ne suffit pas».

Source : le figaro